«Merci madame!»»
Chanty passa devant la femme et entra dans ses
appartements privés. Pomfresh l'invita à prendre un siège d'un signe de main.
«Tu veux quelque chose à boire? Un jus de citrouille?»
«Merci, oui je veux bien!»
La rouquine attendit, les mains croisées sur ses genoux,
anxieuse. Pomfresh revint quelques minutes après, lui tendit un gobelet qu'elle
prit à deux mains et en but une gorgée avant de se lancer.
«Madame…tout à l'heure, vous avez glissé que les os
pouvaient repousser…c'est vrai?»
Son regard était si plein d'espoir, que la femme
infirmière finit par rapprocher sa chaise devant la rouquine, avant d'y prendre
place. Elle demeura silencieuse quelques secondes, puis prit une grande
inspiration.
«Effectivement Chanty, faire repousser un os est
possible, mais je ne sais pas si dans ton cas, le traitement peut être
efficace. Faire repousser un os disparut est possible mais compliqué, mais, le
faire pour un os qui n'a jamais existé…Je ne sais pas si c'est faisable, et si
oui, il faut s'attendre à une douleur atroce qui pourrait rendre fou n'importe
lequel sorcier le plus endurci. Je ne pense pas que j'accepterais de prendre un
tel risque avec toi Chanty, je suis désolée!»
Elle avait l'air sincère, mais la Gryffondor ne voulait
pas demeurer sur ce refus, elle ne le pouvait simplement pas. «Mais, je suis
forte madame, si ce moyen existe, je veux tenter le coup, je ne peux plus vivre
comme ça, j'en ai assez d'être comme cela, essayez de me comprendre!»
Bien que l'infirmière comprenne les arguments de l'élève,
elle n'était pas chaude à lui dévoiler une quelconque solution à son problème. Mais
la jeune femme n'avait pas dit son dernier mot.
«Madame Pomfresh, j'ai 16 ans maintenant et je crois être
en droit de choisir moi-même les chemins de ma vie!»
«C'est dangereux Chanty, je m'en voudrais terriblement si
je ne réussissais pas à combler tes espoirs! Comprends-moi, je ne suis qu'une
infirmière!»
«S'il vous plait Madame…»
Pomfresh réajusta son peignoir et se leva avec le visage
fermé. Chanty sentit que c'était perdu pour elle. Elle se leva à son tour,
déposa son verre encore plein. Elle avait eu un espoir, un mince espoir de
pouvoir être comme les autres, de voir un regard normal de la part des autres
élèves. Lorsqu'elle se regardait dans le miroir, elle ne se voyait pas comme
une jeune femme normale. Certes, elle avait perdu du poids sans trop qu'elle ne
s'en rende compte, elle était très jolie, sans toutefois qu'elle n'en soit
vaniteuse ou ne s'en préoccupe seulement, mais, la glace lui renvoyait toujours
le reflet de cette jeune femme handicapée, et tout ce qui lui revenait en tête,
était les paroles de Thibalt, son regard dédaigneux lors de leur affrontement
voilà maintenant longtemps.
Certes, elle était passée par-dessus cette tristesse,
mais, cette image, laide d'elle-même, avait persisté au-delà de toute raison.
Elle ne comprenait pas ce qu'Hugo lui trouvait, quand
elle se voyait dans la glace.
Revenant au présent, le visage triste, elle comprit
qu'elle n'obtiendrait pas d'aide de Pomfresh. Celle-ci était debout, bien
droite, et la regardait avec un air triste mais obstiné, signe qu'elle restait
sur son refus. La frustration monta en flèche dans le cœur de la rouquine.
«Ce n'est pas vous qui avez à vivre avec cela madame.
Malgré le respect que je vous dois, vous me voyez très déçu de votre décision.
Je vous souhaite une bonne nuit madame!»
Elle se retourna vers la porte et s'y dirigea, la mort
dans l'âme. Prenant la poignée de porte, elle la tourna et ouvrit celle-ci
tristement. Franchissant le seuil…
«Chistopher…à Ste-Mangouste…Allez voir le Docteur
Christopher…!»
Le cœur de la jeune femme fit un bon dans sa poitrine.
Sans se retourner, elle murmura un merci et referma la porte derrière elle.
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